Histoire de la commune

La commune composée des villages de Ludelange, Tressange et Bure se situe au carrefour de voies romaines qui reliaient la vallée de la Moselle à Arlon. En 882, Bure (Beura =petite maison) est mentionné, Tressange (Tressinga = le domaine de Treso) apparaît en 980 puis Ludelange (Ludelingen) en 1169.

Les témoignages de la foi et de la ferveur populaires sont encore visibles. C’est à Bure que se trouve le plus vieil édifice religieux : la chapelle Notre-Dame autrefois fortifiée datant du 7e ou 8esiècle. Deux légendes se sont transmises: on prétend que Charlemagne qui chassait dans ses forêts thionvilloises aimait s’yrecueillir et on raconte aussi volontiers qu’il y a fort longtemps, une sécheresse s’était abattue sur le village. Les habitants désespérés auraient tant prié la madone qu’une source miraculeuse aurait jailli à l’endroit dit «la fontaine». Depuis 1613 le pèlerinage du 15 août existe toujours et l’eau continue à couler. A Tressange l’Eglise du 18e siècle est dédié à Saint-Pierre, à Ludelange se dresse un calvaire avec Pièta datant de 1693.
Sur le plan historique, les villages sont au Moyen - Age intégrés au Comté puis Duché de Barr, lui même uni à la Lorraine en 1480 puis annexé à la France en 1766. Les habitants de Ludelange ont longtemps dépendu de la Seigneurie de Bassompierre alors que ceux de Tressange et de Bure dépendaient surtout des Seigneurs d’Ottange, et de l’Eglise (abbayes de Justemont et de Villers-Bettnach). La population essentiellement composée de laboureurs et de manouvriers comptait également des artisans: maréchaux-ferrants, tisserands, tonneliers…car on élevait des chevaux, on cultivait le chanvre et le houblon (au 19e siècle une brasserie est encore en activité à Ludelange ainsi qu’une huilerie à Tressange). Il paraît que les Tressangeois qui étaient friands de poireaux étaient surnommés «poluches d’porettes = les éplucheurs de poireaux».
Au fil du temps la population va considérablement évoluer passant de 320 habitants en 1570 à plus de 2000 aujourd’hui, baissant sinistrement lors de la guerre de Trente ans (1618-1648). La contrée connaîtra également des épidémies de lèpre (au XIIIe siècle Tressange comptait une maladrerie), de peste qui ravagèrent les villages au XVIe et XVIIe et qui ajouteront bien des malheurs à une population déjà très éprouvée au quotidien.
En 1870-71 lors de l’Annexion au Reich allemand, les frontières sont redéfinies et pour obtenir le Territoire de Belfort la France abandonne l’Est de Longwy à l’Allemagne soit douze villages dont les trois formant la commune qui se germanisent en Lüdelingen, Tressingen et Beuern mais le Français reste la langue pratiquée.
Dans le dernier quart du 19e siècle c’est grâce à l’exploitation plus massive du minerai de fer déjà exploité au Moyen-Age que l’économie et la démographie prennent leur essor. La concession (Minière Ferdinand) remonte à décembre 1876. Attribuée à O. Prieger, C. Prieger et Blees, elle s'étendait sous les communes de Tressange, Havange et Boulange sur 813 ha. A Bure sur la concession Gustave Wiesner c’est en 1929 que les chevalements et le puits sont installés, deux ans plus tard débute l’extraction du minerai. Dans la commune des cités vont accueillir des communautés italiennes, polonaises puis maghrébines dont les pères et les fils travailleront sur les sites de Bure et Tressange. où l’on extrait «la minette»qui a fait de la Lorraine «l’Eldorado français». En 1973 la mine de Bure cesse d’extraire, cinq ans plus tard, elle ferme définitivementet en 1981 ses chevalements sont rasés. En 1997 c’est la mine Ferdinand qui arrête à son tour son activité laissant les mineurs un peu «orphelins» : une grande époque vient de prendre fin.
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Aujourd’hui la commune située sur l’axe Thionville/ Luxembourg attire de plus en plus d’habitants séduits à la fois par son histoire, son dynamisme et son cadre bucolique au cœur du pays des trois frontières…